samedi 8 mars 2014

QU’EST-CE QUE L’AGRICULTURE FAMILIALE?



L’agriculture familiale englobe toutes les activités agricoles reposant sur la famille, en relation avec de nombreux aspects du développement rural. L’agriculture familiale permet d’organiser la production agricole, forestière, halieutique, pastorale ou aquacole qui, sous la gestion d’une famille, repose essentiellement sur de la main-d’œuvre familiale, aussi bien les hommes que les femmes.
Dans les pays développés comme dans les pays en développement, l’agriculture familiale est la principale forme d’agriculture dans le secteur de la production alimentaire.

Au niveau national, plusieurs facteurs clés peuvent contribuer avec succès à son développement, entre autres: les conditions agro-écologiques et les caractéristiques territoriales; les politiques environnementales; l’accès au marché; l’accès à la terre et aux ressources naturelles; l’accès à la technologie, aux services de vulgarisation agricole et au crédit; les conditions démographiques, économiques et socio-culturelles; la disponibilité d’un enseignement spécialisé.
L’agriculture familiale joue un rôle important au niveau socio-économique, environnemental et culturel.

EN QUOI L’AGRICULTURE FAMILIALE EST-ELLE IMPORTANTE?

  • L’agriculture familiale et la petite agriculture sont liées de façon indissociable à la sécurité alimentaire mondiale. 
  • L’agriculture familiale préserve les produits alimentaires traditionnels, tout en contribuant à une alimentation saine et équilibrée, à la conservation de la biodiversité agricole mondiale et à l’utilisation durable des ressources naturelles.
  • L’agriculture familiale peut être un moyen de stimuler les économies locales, surtout si elle est associée à des politiques spécifiques axées sur la protection sociale et le bien-être des communautés.
L’agriculture familiale communautaire: une alliée pour garantir la souveraineté alimentaire et lutter contre la faim

Les Nations Unies ont lancé l'Année internationale de l'agriculture familiale (AIAF), à New York, le 22 novembre 2013, pour souligner le potentiel considérable des exploitations agricoles familiales dans la lutte contre la faim et la préservation des ressources naturelles. 


Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), plus de 500 millions de fermes familiales – exploitations faisant essentiellement appel aux membres de la famille pour la gestion et la main-d'œuvre – produisent de quoi nourrir des milliards d'êtres humains.
Dans de nombreux pays en développement, les fermes familiales représentent environ 80% de toutes les exploitations agricoles. D’après les données de la FAO, plus de 70% de la population exposée à l’insécurité alimentaire vit dans les zones rurales de l’Afrique, de l’Asie, de l’Amérique latine et du Moyen-Orient.
Dans son discours prononcé lors du lancement de l’AIAF à New York, le Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, a déclaré: «Rien n’est plus proche du paradigme de la production alimentaire durable que l’agriculture familiale. Grâce à leur production diversifiée, non spécialisée, les exploitations familiales jouent un rôle central en garantissant la pérennité de l’environnement et la  conservation de la biodiversité.»
Au fil des générations, les agriculteurs familiaux ont transmis leurs connaissances et leur savoir-faire, préservant et perfectionnant de nombreuses pratiques et technologies favorisant la pérennité de l’agriculture. Grâce à des techniques innovantes comme la construction de terrasses et l’adoption de pratiques sans labour, ils sont toujours parvenus à continuer à cultiver des terres souvent marginales. Rien ne se rapproche plus du modèle de production vivrière durable que l’agriculture familiale.
A l’échelle mondiale, les fermes familiales sont estimées à 500 millions, et d’après une enquête menée par la FAO dans 93 pays, elles représentent en moyenne plus de 80 pour cent de toutes les exploitations. Dans les pays développés comme dans les pays en développement, les agriculteurs familiaux sont les principaux producteurs de la nourriture consommée à l’échelon local et les gardiens de la sécurité alimentaire. D’après les expériences conduites dans de nombreux pays, on constate que les agriculteurs familiaux sont tout à fait en mesure d’accroître leur production s’ils disposent d’un cadre de politiques approprié et efficace.
Les besoins des agriculteurs familiaux sont identiques partout dans le monde, ils se résument à: une assistance technique et des politiques de soutien s’appuyant sur leurs connaissances pour accroître la productivité; des technologies appropriées; des intrants de qualité adaptés à leurs exigences et au respect de leur culture et de leurs traditions; une attention particulière aux femmes et aux jeunes agriculteurs; un renforcement des organisations de producteurs et des coopératives; un meilleur accès à la terre et à l’eau, au crédit et aux marchés; et enfin, une plus grande intégration dans les chaînes de valeur.
Une grande partie de l’expérience acquise en matière de systèmes agricoles durables nous vient des fermes à gestion familiale. La conservation et l’utilisation durable des ressources naturelles sont enracinées dans la logique productive des exploitations familiales. La nature très diversifiée de leurs activités agricoles leur confère un rôle central dans la promotion d’un environnement durable, sauvegardant la biodiversité et contribuant à des régimes alimentaires plus sains et plus équilibrés. Par ailleurs, les agriculteurs familiaux jouent un rôle central dans les circuits locaux de production, de commercialisation et de consommation, non seulement en luttant contre la faim, mais aussi en créant des emplois, en générant des revenus et en stimulant et en diversifiant les économies locales.

Pourquoi l’agriculture familiale joue-t-elle un rôle central et stratégique dans la souveraineté alimentaire et la lutte contre la pauvreté? 

Les systèmes agricoles et alimentaires durables et solidaires font partie intégrante du mode de vie des petits agriculteurs familiaux et de leurs moyens de production, car ils créent des activités productives pour les jeunes des communautés rurales. Ainsi, si les activités économiques des agriculteurs familiaux se développent dans le respect des règles de commerce équitable, on pourra parvenir à éradiquer la pauvreté. L’agriculture familiale offre une opportunité de stimuler les économies locales, en particulier si elle est combinée à des politiques spécifiques de protection sociale visant à garantir le bien-être des communautés.

L'agriculture, moteur de croissance indispensable à l'Afrique

L’agriculture en Afrique de l’Ouest fait face à un double défi : produire plus et mieux pour répondre à la croissance des besoins alimentaires et en particulier approvisionner les villes ; assurer des revenus et donc des emplois à la population rurale afin de réduire les flux migratoires et de lutter contre les inégalités et la pauvreté qui concernent d’abord les campagnes.
La superficie des terres cultivables est de 24 millions d’hectares. 9,5 millions d’hectares de ces terres sont exploités ; soit 40% de taux d’occupation (Bureau national d’étude technique et de développement, BNETD 1999). 1 million d’exploitations agricoles familiales animent l’économie du pays dans le milieu rural : dans ces exploitations agricoles et familiales vivent, 55% de la population totale.

dimanche 2 mars 2014

FEMME ET DEVELOPPEMENT

Les femmes jouent un rôle important dans l’agriculture  car 80% du processus de production alimentaire est effectué par des femmes, un chiffre qui serait plus élevé que celui qui est enregistré dans d’autres régions du monde.  Généralement les femmes sont responsables de l'agriculture de subsistance pour la nourriture et la consommation agricole de la famille et de la communauté. Elles sont un pilier de l'agriculture. Elles représentent 90% de la main d’œuvre agricole, et « travaillent toute la journée dans des champs sur lesquels elle n’ont aucun contrôle. Les Africaines  travaillent la terre avec des outils très rudimentaires, souvent une simple houe,  produisent  80% de la nourriture du continent, mais ne possèdent que 1% des terres

En Afrique subsaharienne, les femmes sont responsables à 70% de la production alimentaire, à 100% de la transformation, à 50% du petit élevage et à 60 % de la vente sur le marché .Les femmes représentent de 60 à 80 pour cent de la main-d'œuvre employée dans la production agricole alimentaire et de rente. Un rapport de synthèse sur des études sectorielles effectuées au Bénin, au Burkina Faso, au Congo, en Mauritanie, au Maroc, en Namibie, au Soudan, en Tanzanie et au Zimbabwe a montré que la contribution des femmes en matière de production alimentaire familiale varie de 30 pour cent au Soudan à 80 pour cent au Congo, alors que la proportion des femmes dans la population agricole économiquement active varie de 48 pour cent au Burkina Faso à 73 pour cent au Congo (FAO, 1984)

Elles préservent la biodiversité: les femmes possèdent souvent une connaissance spéciale des vertus et des diverses utilisations des plantes en matière de nutrition, de santé ou pour la vente. elles sont fréquemment les conservatrices du savoir traditionnel relatif aux plantes indigènes. Qui plus est, les femmes procèdent souvent à des hybridations et des adaptations d'espèces végétales indigènes; elles deviennent ainsi des experts en ressources phytogénétiques Elles transforment et préparent les denrées alimentaires:  les femmes transforment et mettent en conserve les fruits et les légumes récoltés dans les jardins et les forêts. La transformation des denrées contribue à garantir la sécurité alimentaire en permettant de réduire les pertes, de diversifier les régimes alimentaires et d'assurer un apport en vitamines et minéraux important. Elles s'occupent des besoins fondamentaux de la famille: les femmes s'acquittent pratiquement de toutes les tâches indispensables à garantir la sécurité alimentaire de la famille, et assurer une nutrition équilibrée et une vie saine, comme la collecte du bois et de l'eau, le ménage et la cuisine, l'éducation des enfants, et les soins aux malades.


                     TRAORE SOUMAILA, LE RÔLE DE LA FEMME DANS LE DEVELOPPEMENT,     http://soumaila1er.blogspot.com/

mardi 25 février 2014

LA GEOCRITIQUE




La  géocritique  est une méthode d’analyse littéraire qui accorde le plus grand intérêt à l’étude de l’espace géographique. La notion de l’espace est une notion très complexe et un concept transdisciplinaire qui reste encore méconnu. Selon Bertrand Westphal, « l’espace est un concept qui englobe l’univers oriente vers l’infiniment grand ou réduit a l’infiniment petit ; qui lui-même est infinitésimalement vaste »[1]. Quant à Hervé Regnauld, il écrit : «  on ne sait pas si l’espace est infini ou pas. On ne sait pas il va vers une contradiction ou une dilatation infinie. On ne sait pas quelle forme il a. on sait juste qu’il n’a pas grande chose à voir avec l’expérience psychologique qu’on a de lui et qu’il demande une intellection beaucoup plus qu’une perception ».[2]
 En littérature, l’espace représente une catégorie fondamentale et indispensable à la construction et à la structuration de récit. En clair, la notion d’espace est très significative en littérature et plus particulière dans le récit romanesque. Ainsi, Jean Weisgeber désigne l’espace romanesque comme un espace verbal crée de toute pièce, caractère conforme à la fois à la nature des beaux arts et (…) à la notion d’espace[3]. Etudier l’espace, en géocritique,  repose sur trois principes fondamentaux à savoir la spacio-temporalité, la réferentialité et la transgressivité.
C’est pourquoi, dans notre étude de l’espace, dans un extrait (de la page 3 à  la page  4) de La dame aux camélias d’Alexandre Dumas fils, nous allons nous appuyer sur ces trois principes fondamentaux avant de montrer quelques fonctions symboliques de l’espace à travers ce passage. Mais avant d’aborder ces différents éléments, nous étudierons d’emblée la situation de communication ou d’énonciation.














FOI ET RAISON: DEUX NOTION ANTITHETIQUES

                          

1.      Qu'est ce que la Foi ?
La foi est l’assurance donnée d’être fidèle à sa parole, d’accomplir exactement ce que l’on a promis en un mot, c’est un engagement, une prestation de loyauté. Le mot foi est employé pour traduire un nom grec féminin ‘’ pistis ‘’, qui apparaît 244 fois dans le nouveau testament et comporte aussi le sens de fidélité et de croyance. ‘’Pistis’’ vient du verbe grec ‘’Pistho’’ qui signifie persuader ou être persuadé. Le verbe ‘’Pisteuo’’ est une dérivation qui se traduit souvent par croire. De ce fait, déduisons que la foi est avant tout une croyance aux dogmes religieux, une fidélité, une exactitude et un serment à remplir ses engagements. Selon la bible, la foi se définit comme « une attente assurée de choses qu’on espère, la démonstration évidente des réalités que pourtant on ne voit pas»[1]. Elle est le fait d’être convaincu de la vérité d’une religion ou d’une chose, c’est le fait de croire aux mystères de la religion, sans employer la raison ou la science. De ce fait, elle est fondée sur la révélation et sur les témoignages. C’est pourquoi selon Bossouet, foi signifie « croire tout comme fort crédible »[2].
2.      Qu'est ce que la  raison ?
Le mot raison vient du mot latin ‘’ratio’’ pouvant être considéré comme une traduction problématique du concept grec de logos. Le mot grec signifie parole, discours, théorie, raison… Quant au mot latin « ratio », il signifie ‘’calcul’’, faculté de calculer ou de raisonner. La raison est alors une faculté de l’esprit humain dont la mise en œuvre nous permet de fixer des critères de vérité et de raison. S’opposant à la passion, elle est le pouvoir de bien juger, de distinguer le bien du mal, le vrai du faux. Cette faculté a plusieurs emplois qui sont d’ordre scientifique, technique et éthique. Notons également qu’elle est une connaissance à laquelle l’être humain accède sans l’intervention ou d’une foi ou d’une révélation.
 De ce fait, le mot raison met en évidence une lumière naturelle présente en tout homme qui lui permet de combiner des concepts et des jugements et de déduire les conséquences. Selon Aristote, « l’homme est un animal raisonnable » et selon René Descartes, « le bon sens à savoir la raison est la chose du monde la mieux partagée parce que chacun pense en être bien pourvu ». Quant à Blaise Pascal, « l’homme est un roseau pensant ». Il ressort de ces raisons que la raison est le dénominateur commun de tous les êtres humains. Parfois appelée ‘’conscience’’ ou ‘’bon sens’’ ou ‘’pensée’’ ou ‘’arme’’, la raison est la faculté de discernement qui distingue l’être humain de l’animal marqué par l’instinct et l’intuition. 




[2] (Voir citation Bossouet dans le dictionnaire le Littré).