mardi 25 février 2014

LA GEOCRITIQUE




La  géocritique  est une méthode d’analyse littéraire qui accorde le plus grand intérêt à l’étude de l’espace géographique. La notion de l’espace est une notion très complexe et un concept transdisciplinaire qui reste encore méconnu. Selon Bertrand Westphal, « l’espace est un concept qui englobe l’univers oriente vers l’infiniment grand ou réduit a l’infiniment petit ; qui lui-même est infinitésimalement vaste »[1]. Quant à Hervé Regnauld, il écrit : «  on ne sait pas si l’espace est infini ou pas. On ne sait pas il va vers une contradiction ou une dilatation infinie. On ne sait pas quelle forme il a. on sait juste qu’il n’a pas grande chose à voir avec l’expérience psychologique qu’on a de lui et qu’il demande une intellection beaucoup plus qu’une perception ».[2]
 En littérature, l’espace représente une catégorie fondamentale et indispensable à la construction et à la structuration de récit. En clair, la notion d’espace est très significative en littérature et plus particulière dans le récit romanesque. Ainsi, Jean Weisgeber désigne l’espace romanesque comme un espace verbal crée de toute pièce, caractère conforme à la fois à la nature des beaux arts et (…) à la notion d’espace[3]. Etudier l’espace, en géocritique,  repose sur trois principes fondamentaux à savoir la spacio-temporalité, la réferentialité et la transgressivité.
C’est pourquoi, dans notre étude de l’espace, dans un extrait (de la page 3 à  la page  4) de La dame aux camélias d’Alexandre Dumas fils, nous allons nous appuyer sur ces trois principes fondamentaux avant de montrer quelques fonctions symboliques de l’espace à travers ce passage. Mais avant d’aborder ces différents éléments, nous étudierons d’emblée la situation de communication ou d’énonciation.














FOI ET RAISON: DEUX NOTION ANTITHETIQUES

                          

1.      Qu'est ce que la Foi ?
La foi est l’assurance donnée d’être fidèle à sa parole, d’accomplir exactement ce que l’on a promis en un mot, c’est un engagement, une prestation de loyauté. Le mot foi est employé pour traduire un nom grec féminin ‘’ pistis ‘’, qui apparaît 244 fois dans le nouveau testament et comporte aussi le sens de fidélité et de croyance. ‘’Pistis’’ vient du verbe grec ‘’Pistho’’ qui signifie persuader ou être persuadé. Le verbe ‘’Pisteuo’’ est une dérivation qui se traduit souvent par croire. De ce fait, déduisons que la foi est avant tout une croyance aux dogmes religieux, une fidélité, une exactitude et un serment à remplir ses engagements. Selon la bible, la foi se définit comme « une attente assurée de choses qu’on espère, la démonstration évidente des réalités que pourtant on ne voit pas»[1]. Elle est le fait d’être convaincu de la vérité d’une religion ou d’une chose, c’est le fait de croire aux mystères de la religion, sans employer la raison ou la science. De ce fait, elle est fondée sur la révélation et sur les témoignages. C’est pourquoi selon Bossouet, foi signifie « croire tout comme fort crédible »[2].
2.      Qu'est ce que la  raison ?
Le mot raison vient du mot latin ‘’ratio’’ pouvant être considéré comme une traduction problématique du concept grec de logos. Le mot grec signifie parole, discours, théorie, raison… Quant au mot latin « ratio », il signifie ‘’calcul’’, faculté de calculer ou de raisonner. La raison est alors une faculté de l’esprit humain dont la mise en œuvre nous permet de fixer des critères de vérité et de raison. S’opposant à la passion, elle est le pouvoir de bien juger, de distinguer le bien du mal, le vrai du faux. Cette faculté a plusieurs emplois qui sont d’ordre scientifique, technique et éthique. Notons également qu’elle est une connaissance à laquelle l’être humain accède sans l’intervention ou d’une foi ou d’une révélation.
 De ce fait, le mot raison met en évidence une lumière naturelle présente en tout homme qui lui permet de combiner des concepts et des jugements et de déduire les conséquences. Selon Aristote, « l’homme est un animal raisonnable » et selon René Descartes, « le bon sens à savoir la raison est la chose du monde la mieux partagée parce que chacun pense en être bien pourvu ». Quant à Blaise Pascal, « l’homme est un roseau pensant ». Il ressort de ces raisons que la raison est le dénominateur commun de tous les êtres humains. Parfois appelée ‘’conscience’’ ou ‘’bon sens’’ ou ‘’pensée’’ ou ‘’arme’’, la raison est la faculté de discernement qui distingue l’être humain de l’animal marqué par l’instinct et l’intuition. 




[2] (Voir citation Bossouet dans le dictionnaire le Littré).